Un peu de vocabulaire vestimentaire
Pourquoi cet article ?
Le domaine du prêt-à-porter regorge d’un vocabulaire riche qui lui est propre. Pas toujours facile de décrire un vêtement de manière précise, avec le mot juste. Il faut pour cela parler de sa coupe, de son col, de sa longueur, de ses manches, de sa matière (que je n’aborderai pas ici mais que vous pouvez retrouver dans l’article sur les matières). Bref l’univers vestimentaire n’est pas à court de mots et d’expressions, seulement faut-il se les approprier. Et vous, sauriez-vous décrire les vêtements, les fringues, les toilettes, les atours, les tenues, les nippes que vous avez dans votre armoire, votre dressing, votre garde-robe ou votre penderie ?
Je vais, dans cet article, faire un récapitulatif (très loin d’être exhaustif) d’expressions qu’on utilise assez souvent sans qu’on sache ce qu’elles signifient de manière précise. Vous savez… ces mots que vous avez déjà lu ou entendu… Mais que veulent-ils dire exactement ? Les utilisez-vous à bon escient ? Et j’ajouterai des définitions moins courantes qui vous seront peut-être utiles aussi.
Introduction
« Je cherche une robe féminine, mais pas moulante. Avec un col qui monte mais pas trop haut, des manches qui cachent le haut des bras mais pas jusqu’au poignet, et une longueur au-dessous du genou ». Ok, vous cherchez une robe mi-longue, ajustée, avec un col rond et des manches 3/4 ! Je vous montre ce que j’ai…
La robe de vos rêves…
Commençons par les robes, c’est le vêtement sûrement le plus difficile à décrire… Ample, ajustée, brodée, sans manches, décolletée, cintrée, fendue, habillée, imprimée, moulante, doublée, smockée, structurée… Et vous, vous la préférez comment ?
La robe chasuble : une indémodable. On la retrouve quasiment dans chaque collection, en hiver comme en été. Elle se caractérise par sa ligne droite, elle n’a pas de manches et un col rond. Elle peut être portée avec ou sans haut dessous. Sa longueur ne va pas au-delà du dessous du genou. En hiver, par-dessus un col haut à col roulé, c’est top !
La robe chemisier : très tendance en ce moment. Son corsage ressemble à une chemise (même manches, même col, même boutonnage. Les boutons se prolongent jusqu’au bas de la robe. Elle est souvent assortie d’une ceinture fluide pour marquer la taille. Une forme féminine qui permet d’ajuster le décolleté à sa convenance.
La robe empire (ou à taille haute) : chic et élégante. Une très belle coupe que l’on retrouve surtout dans les collections été… Elle a un corsage très court, assemblé par une couture (qui peut être élastiquée) sous la poitrine. La jupe est généralement longue et fluide. Cette coupe peut donner une allure hippie chic, bohème.
La robe patineuse : un look qui vous rajeunit. Elle a le buste ajusté et une jupe mouvante dont la longueur varie entre la mi-cuisse et le dessus du genou. Le haut et la jupe sont en général assemblés par une couture à la taille. La jupe est coupée en biais, ce qui lui permet de rester plate sur les hanches et de s’évaser en formants des godets (plis souples) à l’ourlet. Une robe pour les patineuses, les danseuses, et celles qui ne font ni l’un ni l’autre, mais qui aiment la fluidité et le balancement naturel du tissu.
La robe drapée : une ligne souvent avantageuse. On l’appelle souvent « faux cache cœur ». Elle est ornée, sur le devant, de plis appelés « drapés ». Ces plis permettent de cacher le ventre et avec son col V, elle offre une silhouette féminine.
La robe tableau : les artistes en avant. La robe tableau a une forme simple et elle sert de support pour représenter une œuvre picturale. Je vous parle de ces robes car nous proposons les robes Made in Sens, marque qui collabore avec des artistes pour mettre leur talent en avant. Le résultat est surprenant…
La robe salopette : un style décontracté. Cette robe est composée d’une jupe (souvent droite) et d’une bavette qui sont assemblées au niveau de la taille. La bavette est une pièce carrée ou rectangulaire qui couvre le devant du buste, souvent avec une poche plaquée. Les deux bretelles (avec des attaches salopette) se prolongent jusque dans le milieu du dos pour ne faire qu’une.
La jupe parfaite…
La robe étant une pièce assez compliquée qui doit bien tomber en haut et en bas (pas toujours facile, nous sommes toutes différentes), il sera donc évidemment plus facile de trouver jupe à sa taille.
Néanmoins, la description d’une jupe demande aussi un peu de précision et la coupe choisie dépendra aussi de votre morphologie… Portefeuille, courte, évasée, asymétrique, juponnée, modulable, nouée, plissée, volante, réversible, bouffante, longue, froufroutée, à volants, quelle est votre coup de cœur ?
La jupe trapèze : la fameuse. Une valeur sûre, la jupe trapèze traverse les collections et on ne s’en lasse pas. Il faut dite que sa coupe facile convient à toutes les morphologies en fait un must have. Vous l’avez compris, sa forme lui a donné son nom. Petit rappel : le trapèze est un quadrilatère à deux côtés parallèles (dans le cas de la jupe, la taille et le bas). La jupe trapèze est ajustée à la taille, plate au niveau des hanches et s’élargit plus ou moins dans le bas. Ce modèle a une ligne structurée, sans godets. Elle peut être déclinée dans toutes les longueurs.
La mini-jupe : parfaite avec des collants Lili Gambettes ! Attention pour mériter cette appellation la minijupe ne doit pas excéder 10 cm sous les fesses. A vos mètres… la minijupe a eu son heure de gloire dans les années 60 mais elle est depuis toujours présente dans les collections. Je dirais même qu’une mini jupe en jean fait partie des pièces imposées de votre dressing.
La jupe portefeuille : les jupes Moshiki bien sûr. Cette jupe s’enroule autour de la taille, se rabat sur le devant et peut s’attacher de différentes manière (liens à nouer, boutons pression). Cette jupe est donc ouverte de haut en bas. Attention donc à vérifier en marchant qu’elle ne s’ouvre pas trop haut sur les cuisses. A éviter les jours de grand vent. Le portefeuille doit s’ouvrir sur une des cuisses et pas entre les jambes, c’est plus joli.
La jupe à godets : une jupe qui tourne, vous savez celle que toutes les petites filles réclament. La jupe à godets est plate et ajustée sur le bassin, le bas est animé par des plis souples formant des cônes que l’on appelle godets. Cette jupe suit le mouvement et vous permet de bouger sans contrainte. Les danseuses l’adorent.
Quelques définitions pelle mêle…
Ici nous allons plutôt passer en revue les expressions qui ne s’appliquent pas forcément à un genre de vêtements mais à plusieurs. Ce sont plus des effets, des styles, des finitions. Je les ai retenus car je les utilise régulièrement pour décrire les vêtements que nous avons en boutique.
Le dos nageur : un grand succès. Je me rends compte qu’en essayant de le décrire beaucoup de femmes ne connaissent pas son nom. Sur ce vêtement, les emmanchures sont très largement échancrées et dévoilent les épaules et les omoplates. On peut le retrouver sur des hauts ou des robes. Kali Yog et Bla Bla sont deux marques qui l’utilisent beaucoup pour leurs collections été. Les clientes adorent, c’est très féminin ! Mais attention il faut prévoir un soutien-gorge dos-nu ou dont les brettelles se rejoignent dans le haut du dos.
L’emmanchure raglan : peu connue mais souvent utilisée. Cette emmanchure prend naissance vers le milieu de la ligne d’épaule et descend en ligne droite jusqu’à l’aisselle vers laquelle elle bifurque en angle droit. Bon… pas facile à comprendre, l’illustration vous y aidera.
Le col tunisien : une particularité La Fiancée du Mékong. C’est une encolure arrondie, assortie d’une fente, plus ou moins longue. Cette fente est parfois fermée par de petits boutons. Ce col doit son nom à sa ressemblance à de nombreux vêtements traditionnels d’Afrique du Nord.
Le col bénitier : une belle originalité. Le col bénitier est arrondi et plus ou moins échancré. Il présente un effet décoratif de plis souples maintenus dans les coutures d’épaules. Le secret pour bien le positionner ? Justement ne pas essayer de bien le positionner et le laisser tel quel…
Smocks, smocké : joindre l’utile à l’esthétique. C’est un ensemble qui forme des rangées de fronces parallèles sur lesquelles sont brodés de petits motifs géométriques ou floraux. Les smocks sont extensibles car les fils utilisés pour réaliser les fronces sont élastiques. On retrouve le plus souvent les smocks dans le dos des robes d’été. L’effet élastique permet de donner une certaine aisance tout en décorant la robe.
Le bord-côte : pour les cols, poignets, ou bas des vêtements. Il s’agit d’une bordure ajustée et tricotées dans une maille au point de côte. Il peut être utilisé aussi bien sur un vêtement en maille (pull, gilet) ou sur un vêtement en chaîne et trame (tissé). Son extensibilité lui permet d’être enfilé sans avoir besoin d’une ouverture. Sur certains cardigans (King Louie par exemple), on peut retrouver un bord côte très large en bas du modèle, offrant ainsi une taille affinée. Le bomber est aussi un vêtement sur lequel on retrouve des bords côte au niveau du col, des poignets et de la taille, cela donne un côté urbain et sportswear à ce vêtement.
Le passepoil : une belle finition. Le Passepoil est un repli de tissu plus ou moins large, pris dans une couture et sert à orner toutes sortes de fentes : poches, boutonnières… On retrouve aussi cette technique sur les sacs artisanaux (Lila Bohème par exemple), cela leur donne un côté bien fini. C’est un terme que l’on retrouve aussi dans l’ameublement.
La martingale : dans la famille des pattes. La martingale est une patte fixée à l’horizontale, dans le dos d’un vêtement, au niveau de la ceinture (entre la taille et les hanches). Elle a pour but de légèrement cintrer le vêtement ou de marquer la ligne de la taille. Elle peut être fixée de différentes manières : boutonnage, couture, agrafe…
L’encolure licou : un col chic. L’encolure licou est en V, elle enserre le cou par les côtés et repose sur la nuque. Elle dénude totalement les épaules et le haut du dos.
Les basques : un côté habillé. Désigne la partie d’un vêtement (haut) qui donne l’effet d’une jupe. Elles peuvent prendre la forme d’une pièce de tissu cousue au niveau de la taille ou indiquer la partie sous la taille d’une veste ou d’un manteau cintré s’évasant généreusement et produisant l’effet d’une jupe. Il est préférable de porter un haut à basques avec un bas près du corps, une jupe droite par exemple.
Emmanchure US : souvent utilisée pour la layette mais pas que ! C’est une emmanchure classique assemblée à un petit bavolet (pièce fixée à l’épaule) de forme triangulaire qui couvre l’épaule et une partie de l’encolure. Si je vous dis qu’on la retrouve sur les body des bébés, c’est plus clair ? Cette encolure est utilisée sur certains t-shirts pour leur donner un côté rétro.
Vintage : c’est tendance. Le vintage désigne un vêtement (ou n’importe quel objet, accessoire) qui connaît une deuxième heure de gloire, il réapparait au moins 20 ans après sa création et incarne une certaine époque. Réapparu depuis plusieurs années dans le circuit commercial, il est apprécié pour le style rétro qu’il évoque. L’engouement pour le vintage cacherait-il en fait une profonde nostalgie ? Le vintage est même devenu la marque de fabrique de certaines marques : King Louie, 4 Funky Flavours. Les imprimés avec de grosses fleurs sont typiques de ce style, mais pas seulement, certains motifs que l’on voyait dans les années 80 remplissent de nouveau les portants des boutiques. Cependant ce style vestimentaire ne fait pas l’unanimité et les goûts peuvent être très contrastés. J’entends souvent : « ah non, j’ai trop vu ma grand-mère porter ce genre de robes ». Il semblerait que passé la soixantaine, le vintage soit vraiment « has been ».
Voilà, j’ai passé en revue quelques termes qui j’espère vous seront utiles lors de vos achats pour expliquer à la vendeuse ou au vendeur ce que vous recherchez. Ou peut-être lui apprendrez-vous un nouveau mot comme certaines clientes l’ont aussi fait pour moi…
Source : Le vêtements de A à Z, encyclopédie – 4ème édition, de Sophie George